Depuis quelques temps et notamment depuis le dernier conseil municipal le numérique et le très haut débit reviennent sur le devant de la scène. Sans doute honteux de ses mauvais choix du passé le soviet local avait enterré ce dossier qui revient à la surface à la faveur du "Plan numérique 2012" présenté par le gouvernement. J’y vois également un peu la patte de notre ami Eric M&m’s, je lui aurais bien demandé mais je crois qu’il ne me parle plus, affaire à suivre.
Mais finalement, le très haut débit ça sert à quoi ? En a-t-on besoin à Annemasse ?
Quelques exemples d’applications :
Secteur économique
· envoi de fichiers volumineux (plans dans les secteurs de la mécanique, de la métallurgie, du BTP etc. ; bases de données pour les bureaux d’études, garagistes, services après ventes etc. ; images et autres données graphiques pour les imprimeurs, agences de publicité, entreprises de tourisme...).
· collaboration en ligne (internet ou extranet) entre entreprises partenaires, sous-traitants etc.
Santé
· téléconsultation par envoi de données (radio, échographie, analyses médicales..) pour éviter dans certains cas à un patient de se déplacer parfois sur de longues distances pour bénéficier du diagnostic d’un spécialiste.
· télé surveillance par enregistrement et transmission des données vitales d’un patient resté à son domicile ; cela permet d’éviter certaines hospitalisations.
· télé assistance pour les interventions simples ne nécessitant pas de manipulation physique
· mise en réseau des praticiens avec constitution d’un dossier médical partagé que chaque praticien consulte et met à jour
· téléchirurgie
Education
· élargissement des contenus pédagogiques
· visioconférence et formation à distance ; ceci peut permettre à un établissement d’élargir l’offre d’options proposée aux élèves.
Services publics
· développement des systèmes d’information géographiques, générant des flux de données importants
· développement de l’administration électronique ; les citoyens sont de plus en plus nombreux à demander à ce que les formalités administratives puissent être réalisées par internet.
· systèmes de visioconférence
· mise en place de services adaptés aux personnes handicapées ; par exemple, utilisation de la visioconférence pour l’accueil de sourds et muets.
Vie privée - loisirs
· échanges de données diverses (photographies, messages...)
· accès à des sites d’offres d’emploi, d’agences de voyages, de réservation de prestations, de commerce en ligne....
· développement des loisirs numériques (notamment jeu en ligne)
A travers ces quelques exemples nous voyons bien les avantages du très haut débit par rapport à l’ADSL classique.
Cependant, le très haut débit aux pieds de chaque immeuble ou entreprise si c’est rassurant à court terme ça ne garantit pas l’avenir. Seul le couplage services/usages peut garantir l’avenir. Et c’est là que le bât blesse, et c’est là que nos visionnaires locaux font preuve de toute leur incompétence. Ils nous parlent de très haut débit et dans le même temps ils déploient toutes les stratégies possibles pour attirer des ONG à Annemasse, alors que le bon sens serait, à mon avis, de démarcher les entreprises qui travaillent avec ces technologies afin d’augmenter la potentialité de notre territoire, afin de garantir le succès du futur quartier étoile gare. Mais au lieu de faire d’Annemasse un pôle d’excellence ils nous préparent une annexe d’Emmaüs. (Je trouve l’œuvre de l’abbé Pierre extraordinaire mais je ne souhaite pas son expansion à tout le territoire car alors cela signifierait que nous sommes véritablement dans le mur)
Ne rêvons pas, sans très haut débit les entreprises innovantes iront s’installer ailleurs alors que nous avons de nombreux atouts à faire valoir, proximité d’une grande métropole internationale, aéroport international, infrastructures terrestres et ferroviaires etc……. il serait intéressant de prendre l’avis du député Claude Birraux concernant l’implantation d’entreprises ou de laboratoires de recherches sur les nanotechnologies ou nanosciences, c’est un vrai spécialiste, lui !
Mais non, ici on drague l’ONG, on bétonne et après on pleure !
Par ailleurs, j’ai l’impression que nous sommes pieds et poings liés par la délégation de service public accordée à numéricable, opérateur tout puissant mais défaillant à qui nos visionnaires ont concédés le câblage de la ville créant de fait au profit du délégataire un monopole local. Ainsi si nous poursuivons avec ce délégataire nous risquons de devoir changer de logement quand nous souhaiterons changer de fournisseur d’accès. L’avenir passe par la mutualisation des infrastructures.
Tout cela a un coût, 27 millions nous dit-on pour le nord de la Haute-Savoie. 27 millions pour créer les emplois de demain, 27 millions pour donner à notre territoire une attractivité extraordinaire, 27 millions pour entrer dans le 21è siècle. Je trouve que les retombées prévisibles valent largement ces millions d’euros.
Envoyons au diable ce délégataire défaillant, rapprochons nous de Bardet et de son tsunami, couvrons les voies SNCF et faisons d’étoile gare un pôle de compétitivité, un réservoir d’emplois pour nos jeunes plutôt qu’un aspirateur à ONG qui ne rapportent rien à la collectivité.
La machine à fabriquer de la misère est en marche et rien ne semble plus pouvoir la stopper.
Erebus